C’est toujours quand on a l’impression qu’enfin les choses se placent intérieurement, que la vie semble aller de soi que les petites émotions sournoises interviennent, suscitant le doute, la peur, l’incertitude. Pour moi, ce sont des maudites bibites que j’appelle trolls émotionnels comme ces niaiseries de commentaires négatifs qui polluent le Web et les réseaux sociaux!
Les trolls émotionnels prennent toutes sortes de formes : petites formules-chocs lancées innocemment par un proche, une personne d’intérêt ou un collègue, le regard en biais ou faussement empathique de certain, le texto difficile à traduire ou plus ou moins subtil, la taquinerie répétitive légèrement mesquine, les étiquettes qu’on vous accole sans fondement ou les conseils sans appels qui ne laisse aucune place à la discussion…
En fait, les trolls émotionnels sont toutes ces micros communications qui pop up dans la vie courante et qui a un moment donné viennent vous chercher, vous déstabilise alors que vous aviez l’impression que vous maitrisiez votre environnement et votre destin! Tout à coup, l’espace que quelques secondes, le troll émotionnel s’insinue dans votre tête et tente de faire un maximum de dommages dans votre belle assurance.
Ça m’arrive assez souvent d’en choper un! Et au contraire du hamster dans ma tête (voir chronique du 26 mars 2015), je ne tiens pas à ce que les trolls émotionnels demeurent en moi. Le hamster lui, quand il n’a pas une crise d’hyperactivité, s’avère utile dans ma vie tandis que les trolls émotionnels, je les considère néfastes pour ma santé mentale et je fais tous pour les chasser!
Pas toujours facile cependant, car plus on vieillit, plus les trolls émotionnels sont complexes et machiavéliques, car ils se nourrissent des milliers de petits regrets et culpabilités archivées dans le disque dur de notre cerveau. Les éradiquer au fur et à mesure est la cure qui me semble appropriée, mais avec comme effet secondaire de me priver de vivre ces émotions considérées si exaltantes genre coup de foudre, adulation, passion dévorante.
Pour ma part, je sais que j’ai passé à côté de certaines expériences de vie en les chassant systématiquement, mais c’est que je déteste me perdre dans l’exaltation ou l’exacerbation des sentiments… J’essaie de ne pas me laisser envahir par les trolls émotionnels pour ne pas tomber malade de passion, d’amour, d’ambition, de colère, de mysticisme… déjà qu’on n’a pas le choix de vivre le tsunami émotionnel que représente la perte d’un être cher.
Devrais-je arrêter de combattre les trolls émotionnels et me lancer sans filet, dans la vie pour vivre intensément? Je sors souvent de ma zone de confort, mais j’évite les tempêtes émotionnelles pour ne pas sombrer. Réflexe de survie ou peur d’avoir mal? Je pense qu’il y a autant d’opinions sur la question que d’individus majeurs et vaccinés! À vous de me dire ce que vous en pensez!