Les trolls émotionnels!

C’est toujours quand on a l’impression qu’enfin les choses se placent intérieurement, que la vie semble aller de soi que les petites émotions sournoises interviennent, suscitant le doute, la peur, l’incertitude. Pour moi, ce sont des maudites bibites que j’appelle trolls émotionnels comme ces niaiseries de commentaires négatifs qui polluent le Web et les réseaux sociaux!

Les trolls émotionnels prennent toutes sortes de formes : petites formules-chocs lancées innocemment par un proche, une personne d’intérêt ou un collègue, le regard en biais ou faussement empathique de certain, le texto difficile à traduire ou plus ou moins subtil, la taquinerie répétitive légèrement mesquine, les étiquettes qu’on vous accole sans fondement ou les conseils sans appels qui ne laisse aucune place à la discussion…

En fait, les trolls émotionnels sont toutes ces micros communications qui pop up dans la vie courante et qui a un moment donné viennent vous chercher, vous déstabilise alors que vous aviez l’impression que vous maitrisiez votre environnement et votre destin! Tout à coup, l’espace que quelques secondes, le troll émotionnel s’insinue dans votre tête et tente de faire un maximum de dommages dans votre belle assurance.

Ça m’arrive assez souvent d’en choper un! Et au contraire du hamster dans ma tête (voir chronique du 26 mars 2015), je ne tiens pas à ce que les trolls émotionnels demeurent en moi. Le hamster lui, quand il n’a pas une crise d’hyperactivité, s’avère utile dans ma vie tandis que les trolls émotionnels, je les considère néfastes pour ma santé mentale et je fais tous pour les chasser!

Pas toujours facile cependant, car plus on vieillit, plus les trolls émotionnels sont complexes et machiavéliques, car ils se nourrissent des milliers de petits regrets et culpabilités archivées dans le disque dur de notre cerveau. Les éradiquer au fur et à mesure est la cure qui me semble appropriée, mais avec comme effet secondaire de me priver de vivre ces émotions considérées si exaltantes genre coup de foudre, adulation, passion dévorante.

Pour ma part, je sais que j’ai passé à côté de certaines expériences de vie en les chassant systématiquement, mais c’est que je déteste me perdre dans l’exaltation ou l’exacerbation des sentiments… J’essaie de ne pas me laisser envahir par les trolls émotionnels pour ne pas tomber malade de passion, d’amour, d’ambition, de colère, de mysticisme… déjà qu’on n’a pas le choix de vivre le tsunami émotionnel que représente la perte d’un être cher.

Devrais-je arrêter de combattre les trolls émotionnels et me lancer sans filet, dans la vie pour vivre intensément? Je sors souvent de ma zone de confort, mais j’évite les tempêtes émotionnelles pour ne pas sombrer. Réflexe de survie ou peur d’avoir mal? Je pense qu’il y a autant d’opinions sur la question que d’individus majeurs et vaccinés! À vous de me dire ce que vous en pensez!

Crime de lèse-communication!

Je me confesse, ces derniers temps, j’ai fait preuve d’un déplorable manque de consistance dans ma pratique de la communication en me laissant aller à de l’écriture spontanée, sans filet, à chaud! J’ai péché par manque de réflexion avant l’écriture. Je n’ai pas respecté mes sacro-saintes habitudes de chercher à tout prix le mot juste, la juste phrase et le sous-texte qui ne dénature pas mon message. J’ai écrit en laissant mes états d’âme guider mon clavier plutôt que ma conscience. J’ai cédé aux sirènes de la communication 2.0 en pensant être dans le coup!

Pas très mature mon affaire, moi qui est une fille de l’écrit, dont c’est la force et qui gagne sa vie depuis toujours grâce à une plume intelligente et réfléchie. Pour moi la communication est un tout, le résultat d’un enchainement logique : sujet, verbe et complément pour l’écrit et une idée et un contexte à la fois pour le verbal. C’est le b.a.-ba de communication efficace!

C’est vrai qu’avec l’expérience de plusieurs années d’écriture dans toute sorte de style, j’ai appris à rédiger en tournant mes doigts sept fois au-dessus du clavier avant d’aligner des mots pour ensuite les structurer de façon à bien représenter le fond de ma pensée. C’est comme cela que je fonctionne quand j’écris mes blogues ou quand j’interviens sur les réseaux sociaux comme Twitter, Facebook ou LinkedIn. Si je n’y arrive pas, je m’abstiens!

Mais au niveau du texto, je me suis pervertie! Un laisser-aller puéril, une certaine insouciance s’est tranquillement installée et c’est vite intensifié avec l’acquisition de mon iPhone. Avant de posséder l’intelligence dans la paume de ma main, j’avais un vulgaire téléphone avec clavier quarty avec lequel écrire des textos s’avérait laborieux. À ma grande surprise, je suis devenue vite accro au petit clavier virtuel de mon « smartphone ».

Tellement cool de répondre plus vite que son ombre et d’avoir l’air spontanée et drôle quand tu textes… mais à l’évidence, aligner des mots comme une mitraillette, à brûle-pourpoint, en agrémentant le tout de petites émoticônes, c’est cute sur le coup, mais quand tu te relies et surtout quand tu constates que ton propos est passé à côté de la plaque et n’a pas été compris dans le sens que tu aurais aimé … ça craint comme disent les Français!

À me laisser aller comme cela à la communication 2.0 spontanée et sans filet, j’ai presque failli bousiller des amitiés en devenir et multiplier les faux pas. J’ai décidé de me réformer en commençant par fermer la fenêtre de dialogue de Messenger sur mon ordi.

La technologie permettant tant de chose avec un minimum d’effort, j’ai fait preuve de paresse intellectuelle, me consacrant trop à de l’écriture automatique plutôt qu’à de la réflexion « réfléchie »et « bien couchée » sur le papier (ou à l’écran) comme ce blogue que je prends le temps d’écrire en fonction de ceux qui me lise et non de mon petit égo qui voudrait qu’on salue mon sens de la répartie spontanée alors que je suis en réalité super poche en cette matière. J’ai des amis qui maitrisent tellement mieux la technique, je leur laisse le plancher virtuel…

Je me sens mieux maintenant que j’ai pris le temps de faire cette confession réfléchie sur mon crime de lèse-communication. Je suis la première à plébisciter les avancées technologiques dans le domaine de la communication, mais je suis aussi la première à en souligner les dérives, même si je dois pour cela me donner en exemple.

Les amitiés inutiles !

Crime de lèse communication

Avez-vous fait le ménage dans vos amitiés récemment ? Pas le ménage de Facebook, car pour ma part, c’est vraiment futile cette mode de « débarquer » quelqu’un de son Facebook quand on est fâché contre lui ou que l’on boude…

Facebook n’est généralement pas le reflet de la VRAIE réalité de votre cercle amical et de vos proches connaissances. C’est une vitrine un peu idéalisée mais pour le moins réconfortante et utile. On y fait cependant le ménage, de temps en temps, pour influencer autant soit peu l’algorithme en se débarrassant des profils que vous savez passifs ou inadéquats avec vos valeurs.

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J’aimerais saluer les femmes!

Au-delà de l’éternel débat sur le féminisme, j’aimerais profiter de cette journée internationale des femmes pour saluer toutes celles qui n’ont pas le temps, mais VRAIMENT pas le temps, de s’arrêter pour discuter de la question, voire de commenter les sorties publiques intempestives d’une kyrielle de personnalités plus ou moins intéressantes.

Je salue le courage de femmes comme ma belle-mère qui a pris son cancer agressif à bras le corps et qui essaie courageusement de vivre chaque journée avec résilience et courage et avec une profonde empathie pour son conjoint.

Je salue toutes ces mères de familles qui se retrouvent seules à élever leurs enfants pendant que leur EX sont trop occupés à retrouver leur « MOI profond » et à chercher la fontaine de Jouvance en se reproduisant de nouveau.

Je salue les jeunes femmes qui s’affirment, même maladroitement, mais qui s’affirment au moins!

Je salue ces femmes qui n’ont pas eu l’opportunité de devenir mères, mais qui ont pourtant toute une fibre maternelle qu’elles désirent partager.

Je salue toutes les femmes qui comme moi, s’obstinent à croire au romantisme, mais qui disent NON à la tentation de tout sacrifier sur l’hôtel du coup de foudre éphémère ou de diluer leur personnalité dans le magma de l’amour fusionnel.

Je salue toutes ces bénévoles qui œuvrent dans un total anonymat, mais qui s’en foutent, car elles aiment ce qu’elles font !

Je salue toutes ces infirmières et ces préposées aux bénéficiaires qui travaillent des heures de fou, mais qui malgré ça, dans la grande majorité, prodiguent sourire, empathie et sollicitude aux personnes dont elles s’occupent.

Je salue les femmes qui essaient de cheminer dans des carrières « dites réservées aux hommes » et qui refusent les étiquettes.

Je salue ces femmes qui tentent au péril de leur vie de virent leur féminité ou qui résistent passivement, parce qu’elles n’ont pas le choix, dans des pays où on les contraint à vivre comme des fantômes ou des êtres désincarnés.

Je salue toutes les femmes qui lèvent les épaules en rigolant quand ont leur dit qu’elles « réagissent comme des filles » parce que, en définitive, si elles régissaient toujours comme des hommes, la vie serait bien plate !

Je salue tout individu, femme, homme, hétéro, homo, ou autre, mais qui croit fermement que nous sommes tous égaux et que nous avons tous une importance et une place dans cette société.

Le DJ dans ma tête, ressuscité par le streaming!

J’ai évoqué dans une chronique précédente que j’avais un hamster dans ma tête. Et bien, j’ai aussi un DJ dans ma tête. Je m’explique!

Depuis que je suis toute petite, la musique a toujours été en arrière-plan de ma vie : beaucoup de sonorités, beaucoup de styles et de ritournelles pour tous mes états d’âme. Je dois dire que je suis pas mal éclectique en matière de musique! Ma mère adorait la musique rock des années 50 et la musique folk des années 60, un peu les Beatles et Elvis… mais celui-là je pense que c’était pour danser. Son chanteur préféré était Donovan et son groupe favori, Les Mamas & Papas je crois, mais elle aimait aussi beaucoup des chansonniers français et québécois comme Brassens, Mouloudji, Boris Vian, Claude Léveillé…

Malgré ses préférences, ma mère avait aussi une adiction pour la musique et elle aimait enrichir son répertoire de trouvailles pour elle et pour nous. Si bien qu’ado, mon frère et mes sœurs, n’avons eu aucun problème à faire jouer nos standards du moment, à tu-tête dans la maison, car notre mère les aimait aussi. Abba, Styx, Pink Floyd, Jethro Tull, Supertramp, Queen et autres. Il y en avait pour tout les goûts. Je crois que c’est juste Led Zepelin ou Genesis que ma mère n’aimait pas mais elle nous laissait écouter. Finalement, la radio et le tourne-disque jouait tout le temps chez nous et on avait tous droit à nos espaces privés pour écouter notre musique et rêvasser. C’est à cause de cela qu’un DJ s’est installé dans ma tête!

Comme mon frère aîné, adolescente, j’écoutais CHOM FM, une station rock de Montréal. Les midis, la station faisait jouer les vieux succès des années 60 et 70. Cela a bien duré 10 ans! Quand je me suis installée à Montréal, j’écoutais encore CHOM du matin au soir. Ça plaisait à mon DJ qui enregistrait tout dans ma tête. Très utile quand venait le temps de jouer à « c’est quoi la toune qui va jouer » dès que les trois premières notes d’une chanson se faisaient entendre à la radio. C’est un petit jeu auquel je me suis adonné très longtemps avec mon frère et on se lance encore le défi, à l’occasion, quand on est dans son auto et qu’il est branché sur la radio SIRIUS.

Avec le temps, les standards des années 80 (alternatif et rock de préférence) se sont ajoutés : The Smiths, Simple Minds, Depeche Mode, U2 et autres. Mon émission préférée à CHOM était The new music foundation qui a été remplacée par la suite par Nu Musik de Claude Rajotte. Des émissions, tard le soir, qui m’informait sur ce qui se passait sur la planète rock alternatif. C’était encore l’époque des vinyles et je m’approvisionnais chez des disquaires indépendants de la rue Saint-Laurent ou chez Sam The Record Man.

La collection de succès que mon DJ possède est assez impressionnante, si bien que j’ai toujours eu de la musique pour enrober et rythmer tous mes états d’âme, tristes, joyeux, sentimentaux ou nostalgiques. Sauf qu’avec l’avènement des MP3 et des iPod, je me suis mise à écouter toujours les mêmes séquences de musique et j’ai un peu frustré mon DJ. C’est que ces petits appareils à algorithmes finissent pas choisir à votre place ce que vous allez écouter et la seule façon de les déjouer, c’est de les décharger au coton.

Mais le streaming est arrivé… Je dois avouer que j’apprécie grandement la musique en streaming! Je trouve même que c’est plus qu’une innovation. Pourquoi? Parce que le DJ dans ma tête est super content! Il est super heureux que j’ai arrêté d’écouter paresseusement les medleys générés par mon iPod. Il a l’impression d’avoir retrouvé une utilité dans ma vie!

Avec la musique en streaming, je réentends plein de tounes que j’avais comme oublié. Je cherche sur le Web où, quand et comment se portent des artistes que j’ai déjà aimé et je réécoute des albums qui ont pris la poussière sur mes étagères (où qui ne sont plus là, les ayant vendus pour payer mon loyer à une époque).

Pas plus tard qu’hier soir, je me suis tapé d’un bout à l’autre, le formidable album de Pink Floyd, Dark Side of the Moon. Ceux qui connaissaient, savent qu’il n’y a aucun temps mort sur cet opus. Je me suis aussi mise à écouter l’œuvre complète d’artiste dont je ne connaissais qu’un seul des succès et je m’informe sur ce qui joue et branche les plus jeunes maintenant!

Je sais qu’il y a tout un débat autour de la pertinence de la musique en streaming. D’après moi, c’est la suite logique des choses comme quand la radio et la télévision sont apparus dans notre quotidien! Ce n’est pas ce qu’on appelle le progrès? Et on peut difficilement arrêter le progrès.

Ceci dit, pour moi, c’est révolutionnaire, car j’ai besoin, plus que jamais, d’un DJ heureux dans ma tête. Il me donne du tempo essentiel pour faire des prochaines années de ma vie un succès! Ce n’est pas le cas pour vous?

Retrouvailles!!!!

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Je retrouve beaucoup de monde ces temps-ci, surtout grâce aux réseaux sociaux. Certaines de ces retrouvailles sur le Web ont eu comme résultat des rencontres en chair et en os vraiment intéressantes et prometteuses. Comme quoi il n’y a pas juste des mauvais côtés à cette façon moderne de communiquer. Mon impression cependant, c’est que la génération dont je fais partie, les X, semble éparpillée dans les méandres du monde du travail et de la vie.

Les X sont sans contredit plus difficiles à repérer dans la jungle du Web! Certains en sont totalement absents, on peut les comprendre. D’autres y sont présents, mais souvent timidement ou à temps partiel. D’autres viennent de s’y installer, encore tout excités. D’autres se cachent derrière des avatars… C’est donc pas étonnant que je n’aie presque jamais été invitée à ces fameuses soirées retrouvailles dont on entend parler souvent !

Pourtant, avec les réseaux sociaux, je vois la possibilité de reconnecter avec des gens qui ont été un jour très présent dans ma vie comme une opportunité de me rappeler des faits oubliés, des périodes charnières inspirantes, des trucs d’une époque où on stressait moins et où la vie nous apparaissait comme une belle aventure vers le sommet. Ça permet de faire le bilan et pourquoi pas, de reprendre certains projets ou amitiés qu’on avait mis en plan.

Donc, depuis quelque temps, je ne cesse de reconnecter avec des X sur les réseaux sociaux et je remarque que j’ai côtoyé durant mes folles années de vingtaine beaucoup de monde plus jeune que moi de deux, trois et même cinq ans. À l’époque, on était beaucoup à avoir eu des « coïts interrompus » dans nos cheminements. Beaucoup d’essais/erreurs dans nos tentatives de vivre l’amour, les études et finalement, la carrière (où la réalité plate du travail)! Par contre, nous avions en grande partie, déguerpi de chez nos parents…

Dans la vingtaine, j’ai fait comme la plupart de mes contemporains X, compressés entre deux grosses générations, on s’est amalgamés. L’âge est devenu relatif si bien qu’aujourd’hui, l’important quand on se revoit, c’est comment on s’est connu et qu’est ce qu’on a fait de significatif ensemble. De toute façon, j’en connais peu de X qui se disent « établis » ou qui affirment avoir rendu leur tablier pour de bon. Je constate qu’on est en majorité encore en processus de construction dans tous les aspects de notre vie, famille, travail, amour… alors que nos parents, « à nos âges », avaient déjà un discours de retraité.

Dans une vie professionnelle pas si lointaine, j’ai travaillé plus de 15 ans pour une célèbre institution où j’avais beaucoup de collègues babyboomers qui nous surnommait, nous les X, « la relève », c’est-à-dire, ceux désignés pour les remplacer inévitablement. Le problème, c’est qu’ils n’ont jamais cédé la place et comme bien d’autres collègues de ma cohorte, j’ai quitté cette belle institution en étant toujours une « relève ». Je me suis faite à l’idée d’être une éternelle « relève » et comme une « bonne relève », je fais preuve d’initiative et je relève des défis. C’est devenu un mode de vie!

Chaque fois que je reprends contact avec quelqu’un que j’ai connu à l’époque où les X carburaient aux rêves (déjà périmés) des babyboomers, on reste surpris sur le moment de ne pas avoir exactement le même âge, puis on passe à autre chose. S’amalgamer, c’est un vieux réflexe qui nous est encore utile aujourd’hui. Ce qui me fascine, c’est l’absence du thème de la vieillesse ou « des vieux jours » dans nos conversations, un thème tellement récurrent dans l’actualité.

On ne se sent tous simplement pas vieux! On est une génération d’expériences en dent de scie, d’explorations sur le tard, de coïts interrompus… On est plus réalistes, terre-à-terre que la génération qui nous précède mais plus cartésiens que ceux qui nous suivent, si bien qu’on se permet encore de rêver comme quand on avait 20 ans. La question se pose : dans 20 ans, serons-nous des vieux jeunes ou des jeunes vieux?

Mon fil d’Ariane

Sur mont toit!

Me voici,i il y a quelques décennies, sur le toit de mon premier appartement dans le quartier Villeray à Montréal. Un vieux petit quatre et demi en enfilade sur la rue Berri avec de vieux planchers croches qui n’avaient même plus de vernis et un vieux chauffe-eau au gaz en forme d’obus dans la cuisine. On pouvait accéder au toit par une échelle située dans le locker. J’avoue que bien des gens ont fait un tour sur ce fameux toit à l’occasion des nombreuses soirées que j’organisais assez souvent à l’époque. Cet appartement situé au troisième d’un triplex était vraiment original. On y trouvait un passage secret dans le garde-robe qui nous permettait de passer de la chambre au salon!

En 2016, ça va faire 30 ans que je vis dans le quartier Villeray. À l’exception de deux années, j’ai toujours résidé dans le même quadrilatère que je considère désormais comme mon patelin d’origine. Ce quartier est source de réconfort, à proximité de tout et qui a évolué en phase avec ma vie.

Sur cette photo de moi sur le toit, j’ai l’air de bouder, mais en fait je crois que réfléchissait sur la vie. J’avais probablement vécu une déception et je me demandais bien à quoi rimait ma vie. J’ai probablement vécu intensément ce petit moment de mélancolie pour ensuite continuer à surfer sur la vie avec détermination et un brin d’effronterie ou d’audace.

Je savais à l’époque ce que je voulais, du moins je pensais le savoir. Mon appart était mon embarcation de prédilection pour cheminer dans ma vie sociale et intellectuelle. L’important était de foncer dans la vie en tassant sans ménagement, les briseurs de rêves que je rencontrais sur mon chemin. Je me rappelle avoir été capable pendant longtemps de me foutre, avec un certain aplomb, des commentaires négatifs d’éteignoirs en tout genre ou d’hyperréalistes saboteurs de rêve. J’avais mon fil d’Ariane que je tenais fermement à deux mains et qui me tirait vers l’avenir, sauf qu’un jour, quelque part dans les années 2000, j’ai eu l’impression de l’avoir échappé, perdu!

Sans ce fil entre les mains, je me suis un peu perdue tout en essayant de maintenir le cap. J’ai navigué à vu en espérant que j’atteindrais un port où je pourrais me mettre à l’abri des intempéries de la vie et des flibustiers saccageurs d’émotions qui ont plus d’une fois sabordé mon embarcation. À force de goûter à la potion amère de la désillusion, j’ai presque cessé de rêver. Mais récemment, j’ai cherché mes vieilles cartes géographiques pour m’orienter et j’ai retrouvé du même coup mon fil d’Ariane! Tout c’est alors remis en place, le pourquoi des choix que j’ai fait, la conscience que j’étais maître à bord et surtout cette détermination qui me permet de rire de ceux qui carburent aux truismes genre « la vie est ainsi et on ne peut rien y faire », « plus ça change, plus c’est pareil! » ou « on ne peux rattraper le temps perdu! ».

Je ne suis pas la seule à avoir eu un moment d’égarement et de désorientation. Je pense que beaucoup de mes contemporains de toutes générations, comme moi, réalisent un moment donné que LA VIE, on doit la remettre à sa place de temps en temps! LA VIE n’a pas à décider pour nous et surtout elle n’a pas à nous demander de sacrifier nos rêves au profit des réalités plates de la société.

Tous le monde a son fil d’Ariane qui nous a été mis dans nos menottes à la naissance. Et ceux qui me diront que je vois la vie avec des lunettes roses, le les envoie paître! Je n’ai plus de temps à perdre avec le cynisme et le statu quo. J’ai recommencé à avoir le goût de foncer, de partager ce qui me branche et qui me stimule, avec des mots, des images ou de la musique comme le bon vieux jazz que j’écoute en ce moment en écrivant ce texte. Je suis persuadée que je ne suis pas la seule ces derniers temps à avoir retrouvé sa pelote de fil…

Agente libre prête à viser loin!

Marmotte agent libre!

Je viens de faire un méchant beau virage dans ma vie. Je suis passé cette semaine du statut de chercheuse d’emploi à entrepreneure!

En effet, j’ai décidé de faire le grand saut dans le travail autonome et pour de bon. Terminé, la recherche d’emploi déprimante, les entrevues et les rencontres du troisième type avec des recruteurs blasés pour obtenir des positions précaires ou des contrats à temps déterminé déguisés en poste de rêve! Je suis devenue une agente libre! Et ça me va bien! J’ai vraiment l’impression que je brise enfin le cycle de la marmotte dans lequel je me suis empêtrée (voir mon premier article sur ce blogue intitulé Le jour de la marmotte!).

Je reviens aux sources de ce que j’ai toujours aimé faire dans la vie et ça sera mon gagne-pain! Je vais désormais consacrer mon temps à aider du monde à mieux communiquer en mettant à contribution le meilleur de mes connaissances. Je vais être maître de mon temps et utiliser les journées de vie qui me reste pour mon profit. On dit que le temps c’est de l’argent… me voici donc riche de temps pour bâtir, écrire, créer et faire en sorte que mes talents ne soient plus gaspillés sur l’hôtel sacrificiel du marché du travail.

Et plus besoin d’attendre de la reconnaissance qui ne vient pas! Je vais m’évaluer moi-même et mon porte-monnaie va me servir de boss. Il saura me dire si mes clients sont heureux de mon travail. Ses attentes (à mon nouveau boss)? Que je le nourrisse suffisamment pour qu’il soit bien portant. Je vais prendre le temps de bien faire les choses pour qu’il se sente rassasié et je vais redoubler d’ardeur quand il me dira qu’il a une grosse faim.

Je sais, je sais, je vais devoir travailler fort… On me la dit souvent cette phrase, comme si je n’avais pas toute ma vie travaillé fort! J’ai travaillé très fort pour obtenir mes diplômes et pour faire le métier dont je rêvais et d’essayer d’en vivre. J’ai aussi travaillé fort pour me mettre en valeur, pour être une employée modèle, pour comprendre les attentes pas toujours cohérentes de patrons plus ou moins allumés. J’ai aussi travaillé fort pour me convaincre, en vain, que je pouvais aspirer à l’ultime rêve du salarié : la stabilité.

Finalement, ce que j’ai appris le plus de toutes ces années de travail, c’est comment ont peu devenir serein face à l’instabilité, voir, la précarité. C’est peut-être ce qui devrait être tout en haut de la liste de mes compétences dans mon CV : « Elle sait se débrouiller étonnamment bien dans un contexte d’instabilité et de précarité ». Ceci dit, je trouve aujourd’hui que mon niveau de vie est plus qu’appréciable.

C’est pourquoi je n’ai pas du tout peur de l’avenir en ce moment. Je vais être travailleuse autonome et je vais devoir me servir de mon fameux sens de la débrouillardise pour réussir, mais je n’aurai qu’à rendre des comptes qu’à moi-même et à mes clients évidemment.

Je sais que je rejoins une belle gagne de représentants de la génération X en me lançant comme cela « en affaires ». J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour tous mes amis qui se sont lancés sans filet, avec la seule force de leur ambition. C’est maintenant à mon tour! Comme agente libre, je me sens boostée d’adrénaline et bien armée pour viser haut et très loin!

Le hamster dans ma tête!

Hamster

Contrairement à la théorie plus ou moins « pop psycho » qui dit que le hamster dans notre tête est une petite bête égocentrique qui nous fait perdre notre temps, je pense le contraire. Mon hamster est pour moi un moteur de créativité et il me permet de réfléchir à comment rebondir dans la vie. Le problème c’est que ça lui arrive souvent (à mon hamster) de s’emballer et de se mettre à courir dans sa roue comme un débile. Quand ça lui arrive, j’essaie de l’ignorer en faisant des activités plus ou moins bénéfiques pour ma créativité comme regarder des trucs nuls à la télévision, écouter de la musique en ruminant de la nostalgie ou faire semblant de refaire le monde en buvant trop de verres de vin… Mais ça ne fonctionne pas car c’est moi qui m’abrutis alors que c’est lui qui aurait besoin de prozac et autres trucs de ce genre.

Quand mon hamster décide d’avoir une crise d’hyperactivité, il court dans sa roue même la nuit et la seule façon que j‘ai trouvée pour le faire ralentir est d’essayer de mettre ma vie en ordre en faisant des listes, beaucoup trop de listes… Je vis plus ou moins bien avec mon hamster et depuis toujours, il a le don de me mettre dans des situations impossibles avec mon entourage quand vient le temps d’essayer d’expliquer ce qui se passe dans ma tête. Le fait que je fais des tas de listes n’aide pas ma situation… En fait, mon hamster fait tourner tellement vite le moteur de ma créativité que j’ai juste envie de me « pitcher » partout en même temps. Une vraie folle… Et je me mets à penser qu’une bonne vie rangée avec un emploi stable, aucun problème financier et vie amoureuse comblée ferait en sorte que je deviendrais super zen et que je n’aurai plus besoin de mon hamster.

Ça m’est arrivé à quelque reprise de vivre ce fameux nirvana qui fait qu’on se sent maître de ses moyens, super discipliné et enthousiasmé. J’ai en effet constaté que dans ces moments-là mon hamster a cessé sa course folle au point de devenir léthargique et de s’endormir. Si bien qu’au moment ou ce nirvana à disparu, je me suis retrouvée, à chaque fois, sans mots, sans idées et obligée de brasser la cage à mon hamster pour qu’il se réveille et par le fait même, ma créativité qui elle aussi, droguée par le sommeil et vautrée dans une belle couette confortable.

Je vis en ce moment avec un hamster passablement agité, mais qui se calme quand je monte le ton et que je lui dis d’arrêter de faire l’hystérique. C’est que j’en ai vraiment besoin de mon hamster en ce moment, car je dois encore une fois me réinventer. Et oui, pour la énième fois, je dois rebondir et il faut que le saut me permette de me propulser plus loin en avant pour ne pas avoir l’impression de sombrer dans une espèce de trou. J’ai des fois l’impression que c’est la rançon de ma génération (les X) de passer notre temps à faire des sauts en hauteur de calibre olympique, question de ne pas se faire oublier. Vous n’avez pas remarqué qu’on parle toujours des Y et des Babyboomers, mais rarement des X quand vient le temps d’analyser les aléas de notre société… Petite remarque éditoriale en passant!

Mais revenons à mon hamster! Je cherche un médicament ou un traitement qui permettrait à mon rongeur de faire son jogging sans devenir hystérique et névrosé au point de mettre en péril cette année qui s’annonce pleine de promesses. Mais pour que cela se concrétise, il faut que ma créativité soit bien canalisée! Quelqu’un à une solution à me suggérer?

Pour en savoir plus sur la théorie du hamster égocentrique (pas mon hamster à moi!) lisez le livre du Dr Serge Marquis : Pensouillard Le Hamster : petit traité de décroissance personnelle – Édition Transcontinental 2011 http://www.tortue-marquis.com/publications/pensouillard-le-hamster

Austérité hivernale et rigueur climatique : L’hiver de force!

Il me semble que j’entends beaucoup de raz le bol de l’hiver cette année. Autant dans mon entourage que dans les médias, je constate que notre belle saison hivernale tombe sur les nerfs de beaucoup, incluant moi, je l’avoue. C’est comme si, cette année, on subissait l’hiver de force.

C’est vrai que c’est le temps de l’année où, nous Québécois continuellement mésadaptés à notre condition d’humains vivant au nord, nous commençons à chialer vigoureusement contre le froid, la neige et les trottoirs pas déneigés en autres choses. Mais il me semble que ce réflexe conditionné, qui suit inévitablement l’annonce que la marmotte n’a pas vu son ombre, est plus intense cette année? Je m’interroge sur les facteurs qui auraient pu amplifier cette fois-ci, notre légendaire mauvaise humeur face à notre belle saison froide.

Serait-ce les beaux courriels d’Hydro-Québec qui nous annonçaient déjà en octobre que notre consommation d’électricité serait affectée par les prévisions d’un hiver rigoureux? En d’autres termes, Hydro nous a annoncé gentiment qu’elle jubilait d’avoir une bonne raison d’augmenter notre facture dans pas trop longtemps! Remarquez qu’Hydro-Québec nous a fait le coup l’an dernier à cause de l’hiver « plus rigoureux » que la normale…

Mon petit doigt me dit aussi que l’humeur des Québécois par rapport à l’hiver serait aussi grandement influencée par un vortex polarisant de rigueur et d’austérité. Deux tendances popularisées par notre cher gouvernement au pouvoir à Québec, mais qui affirme désormais que les coupes qui se multiplient partout, c’est de la rigueur et que l’austérité n’existe pas, « Allo la terre!!! » (dixit Philippe Couillard).

Le problème c’est que le gouvernement n’a pas plus de prise sur ces deux beaux mots lancés avec force et vigueur cet été. En effet, l’austérité et la rigueur ont décidé de faire route ensemble pour le meilleur ou pour le pire et ils font maintenant souffler un petit vent glacial à travers la province, faisant chuter au passage le facteur de refroidissement! Ou serais-ce le dieu de la météo qui a décidé de nous faire comprendre qu’on vivait au-dessus de nos moyens climatiques et que c’était le moment de se serrer la ceinture???

Additionnons le tout et nous avons comme résultat une saison de rigueur budgétaire et climatique et d’austérité économique et hivernale. Pas étonnant que nous ayons le moral dans les talons et que l’hiver, cette année, nous tombe sur les nerfs autant que le sempiternel débat sur le déneigement à Montréal. De toute façon, dans ce domaine, c’est toujours l’austérité. Chaque année, au lendemain de la première tempête, on nous dit que les budgets de déneigement vont être défoncés et qu’il y a péril en la demeure…

À lire :
Éditorial de Brigitte Breton dans Le Soleil
http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/editoriaux/201502/11/01-4843410-cest-ca-lausterite-allo-la-terre.php